Débat Public et quelques éléments clefs …

Bonjour,
Ces derniers temps , j’ai eu à participer à pas mal de réunions relatives au projet Cigéo : visite du site le 04 avril dernier, CLIS le soir même, journées de l’association nationale des CLI qui portaient sur Cigéo* lundi et mardi dernier ….
 
*( Cigeo , c’est le projet d’enfouissement des déchets hautement radioactifs (HAVL)  en couche profonde, pour ceux qui ne savent pas )
La période est importante puisque nous entrons dans  le débat public , qui porte bien sur l’opportunité du projet et ses conditions de réalisation (et pas que sur le second point comme aime le dire et redire le sénateur Sido) aura lieu du 15 mai au 15 octobre avec une interruption en aout.
Pour faire très très court, au delà de position de principe, les arguments qui militent contre la pertinence du projet, ou pour le moins contre la faisabilité de son calendrier, les questionnements et études scientifiques y compris de l’IRSN (bras droit scientifique de l’Autorité de Sureté Nucléaire) qui sèment le doute sont de plus en plus prononcés. Pour autant, il faut comprendre qu’une  stratégie « de l’entonnoir »  s’est mise en place (lois progressives par pallier qui ont orienté les recherches sur cette solution en particulier, possibilité de débuter les travaux de  CIGEO (qui est le passage à la phase industrielle , ouvrage qui n’est physiquement pas le laboratoire mais qui est à côté,  communication active relayée par la presse,…) qui laisserait penser qu’on ne peut plus faire autrement , que Cigeo est acté, etc…
Pour comprendre les tenants et aboutissants du débat, vous trouverez dans cet article, quelques notes de synthèse clefs (que j’ai volontairement fait très courtes , donc très simplistes,  mais avec ces références de sites et doc pour aller plus loin et avoir toutes les infos) ; je vous demande votre indulgence, car je ne suis pas une scientifique spécialiste du sujet d’une part,  et ces synthèses sont quand mêmes réalisées assez rapidement ; mais elles ont, je crois l’avantage de sensibiliser rapidement au dossier et de permettre d’aller plus loin
– une fiche sur le débat public qui va démarrer :Note_debat public CIGEO_14042013
– une fiche qui synthétise les données actuelles de Cigeo (le cadre historique et législatif, les différents types de déchets et la problématique technique, les principaux acteurs concernés, les études de références, les principaux risques identifiés)  :  Note_pour comprendre CIGEO_14042013
– une note qui résume les principaux points de questionnements techniques à ce stade : Note_points de questionnements_14042013
Vous trouverez également le résumé du dernier rapport CNE et la synthèse de l’avis présenté le 04 avril dernier en CLI, ainsi qu’ un article paru dans le JHM le lendemain qui montre (un peu) les questionnements en cours et enfin des dossiers assez pointus réalisés par la commission energie d’EELV

Bien cordialement

Patricia Andriot
vous pouvez consulter mon blog à l’adresse suivante,
http://patricia-andriot.org/

calendrier-debat-cigeoPour aller plus loin …

(copie d’un mail d’Eric Loiselet)
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Un docu d’ARTE bienvenu, mardi 21 mai au soir à 20h50

En savoir plus : http://future.arte.tv/fr/sujet/centrales-nucleaires-demantelement-impossible

Quelques liens utiles (de la part de David Drui, collaborateur parlementairpour les curieux/curieuses:
Et la présentation du documentaire par Hervé Kempf (encore lui !) dans Le Monde TV :Centrales nucléaires : démantèlement impossible ?

Enquête sur les dangers et le coût du retraitement des réacteurs
ARTE 21 MAI 20.50 | DOCUMENTAIRE |
Le nucléaire devrait fournir des sujets aux documentaristes pendant au minimum quelques centaines d’années. Car le problème essentiel de l’énergie nucléaire est celui-ci : quoi qu’il arrive, ses conséquences sur les sociétés humaines seront très durables, en raison de la radioactivité qu’elle génère. De nouvelles enquêtes télévisées apportent des lumières originales sur un sujet qu’on pourrait croire rebattu. C’est le cas de ce film très intéressant réalisé par Bernard Nicolas, qui s’intéresse au sort des réacteurs nucléaires parvenus en fin de durée de fonctionnement. Ils sont près de quinze chaque année dans le monde.

Le problème, comme le montre de manière très pédagogique le film avec des reportages en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, est que l’industrie ne maîtrise pas cette technique difficile.

Pourquoi si difficile ? Parce que, après trente à quarante ans de production d’électricité par la fission de l’atome, tous les matériels intégrés dans le réacteur sont irradiés à un degré plus ou moins important. La technique de démontage s’avère très délicate si l’on veut éviter la contamination des travailleurs. De même, il faut ensuite enfermer très soigneusement les différents matériaux et liquides radioactifs pour éviter qu’ils contaminent l’environnement.

 

 » PAS DE FUITE AVANT 300 000 ANS  »

 

De surcroît, le démantèlement crée un problème de stockage des pièces de la centrale devenues déchets radioactifs. Le plus souvent, elles seront stockées aux abords mêmes de la centrale. Pour combien de temps ?  » Au moins vingt ans, précise Jay Hyland, directeur de la sécurité nucléaire de l’Etat du Maine, aux Etats-Unis, probablement trente-cinq à quarante ans, ou peut-être même cent ans… Je ne sais pas. « 

L’espoir des nucléaristes serait de les enfouir sous terre. Mais là non plus, rien n’est vraiment maîtrisé. Dans la mine de sel d’Asse, en Allemagne, on a commencé il y a quarante ans à enfouir des déchets nucléaires. En 2004, la montagne de granit voisine a commencé à bouger et le site d’enfouissement à se fissurer. Et il faut y injecter du béton en permanence. On prépare un autre site dans une mine de fer à Konrad.

 » Dans le pire des scénarios, assure Anja Schulte-Lutz, de l’Office fédéral contre les radiations, il n’y aura pas de fuite avant 300 000 ans. «  Mais, observe l’écologiste Udo Dettmann,  » on nous a dit il y a quarante ans qu’Asse était sûr, et l’on s’est trompé. On n’est pas certain que, dans quarante ans, on ne nous dira pas de nouveau qu’on s’était trompé. « 

Le film rappelle enfin que le démantèlement des centrales a un coût, qui pourrait atteindre des centaines de milliards d’euros. L’électricité nucléaire se payera longtemps après qu’elle se sera éteinte…

Hervé Kempf

Bernard Nicolas

(France, 2013, 52 minutes). »