Transports – pollution / Les Marnais bons élèves
Publié le dimanche 23 septembre 2012 à 09H48
LUNION PRESSE
Les émissions de CO2 sont moins importantes dans la Marne (ici rue de Venise à Reims) que dans les trois autres départements de la région.
MARNE. La première étude sur les émissions de CO2 liées aux transports dans la région permettra aussi d’ajuster à une certaine réalité le Plan climat régional.
C’EST un fait : les voitures, où qu’elles roulent, toussent du dioxyde de carbone. Plus ou moins tout de même selon les modèles, ou encore selon la vitesse à laquelle elles roulent. Mais pour avoir une chance de réduire les émissions de gaz à effet de serre – dont le CO2 est la composante essentielle – encore faut-il savoir où et comment coller le pansement.
Voilà l’objet de l’étude réalisée par l’Insee sur les émissions de CO2 liées aux déplacements en Champagne-Ardenne, et qui vient d’être rendue publique. On y apprend tout d’abord que la région se situe dans la moyenne des régions de province – l’Ile-de-France ayant des caractéristiques particulières qui la rendent plus difficilement comparable – avec 0,67 tonne émise par navetteur et par an. Un chiffre calculé en fonction du nombre de personnes effectuant quotidiennement des trajets pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études, soit 559 000 personnes en Champagne-Ardenne.
Grosses disparités
En affinant les chiffres, on se rend compte également que si la Marne est largement devant les autres départements de la région en terme d’émissions totales, elle est en revanche bien meilleure élève lorsque l’on rapporte ce chiffre en proportion du nombre d’usagers. Ses émissions par navetteur se limitent à 0,62 tonne par an, contre 0,76 tonne – proportion la plus élevée – dans les Ardennes. « Dans la Marne, on utilise moins la voiture et davantage les transports en commun pour se rendre au travail », souligne Hervé Loiseau, en charge de cette étude. Autre facteur d’influence : les trajets travail-domicile sont plus courts en moyenne dans notre département, où les usagers travaillent majoritairement (50,5 %) dans la commune où ils vivent alors qu’ils ne sont que 34,8 % dans les Ardennes.
Autre fait marquant si l’on affine encore davantage : lorsque l’on ne tient compte que des déplacements au sein même de la région (plus de 95 % du total), la Champagne-Ardenne se situe alors en deuxième place, juste derrière l’Ile-de-France, au rang de celles qui émettent le moins de CO2, et donc première des régions de province. Dans ce cadre, les émissions se limitent à 0,53 tonne par navetteur. Un chiffre qui serait notamment le fruit d’un parc automobile en meilleur état, et d’un plus grand nombre de véhicules diesel, source d’une émission de CO2 minorée.
Meilleur état des voitures
A l’inverse, les 4,6 % d’usagers qui réalisent un trajet domicile-travail quotidien hors de la région représentent 25 % du total des émissions, dont 12 % rien que pour l’Ile-de-France. « Un constat qui est dû au fait que beaucoup de Franciliens sont venus vivre dans la région, tout en poursuivant leur activité là-bas », note encore Hervé Loiseau.
Impossible de savoir dans quel sens ces données évoluent puisque cette étude est une première dans la région. Mais, en France globalement, si la réduction des gaz à effets de serre est une réalité dans l’industrie, ce n’est pas le cas en ce qui concerne les transports, où un gros travail reste à faire. Ces données seront donc utiles dans le cadre du Plan climat air énergie régional qui a été signé au mois de juin.
Julienne GUIHARD-AUGENDRE