Le pays, un outil encore d’actualité pour répondre aux défis de demain de nos territoires ruraux ?

Ci-joint un résumé et le contenu de propos que j’ai pu tenir pour conclure une réunion qui s’est déroulée à Chaumont sur l’avenir du pays de ce territoire , mais qui a posé plus largement la question de l’utilité de cette organisation dans la période actuelle ;

 Résumé de la soirée :

 

Le pays, un outil encore d’actualité pour répondre aux défis de demain de nos territoires ruraux ?

 

Une soixantaine de personnes étaient réunies ce soir à l’invitation du pays de Chaumont pour penser « quel avenir pour les pays demain ? »

Entre les interventions de Ch Guené, de Mme sadon, des ateliers de réflexion et une conclusion de ma part , la soirée à permis d’éclairer la problématique de l’avenir du pays  et des attentes vis à vis de cette structure.

Des constats et points de consensus, des conditions de pousuite, bref les ingrédients pour réfléchir à une future feuille de route  ont été mis sur la table ;

J’ai tenté dans mon intervention de synthétiser ce que j’en retenais tout en défendant pour ma part activement l’outil , et notion de pays en tant que méthode ; Mais je retiendrais surtout de la soirée , une attitude des participants très constructive et une confirmation de l’intérêt de la notion de pays.

 

 

Les grandes lignes de mon intervention :

 

Pour conclure , ou plutôt pour terminer la soirée et ouvrir la réflexion, je ne proposerai pas une synthèse , cela serait prétentieux mais bien plus quelques points que j’ai envie de marquer plus particulièrement à la fois parce qu’ils semblent faire consensus, – à noter que j’ai entendu ce soir plus de consensus que de divergences- et à la fois parce qu’ils correspondent aux orientations des questionnements en cours au niveau des régions, très concernées par ces préoccupations d’aménagement du territoire , comme la loi leur en conférence la compétence et comme l’actualité interroge ces évolutions.

Si je m’exprime au nom de la région , je voudrais d’abord redire l’attention particulière de Jean Paul Bachy, qui a depuis le début de sa présidence de région marqué un intérêt particulier pour les territoires ruraux, mais aussi pour cette forme de structure que sont les pays, en tant qu’outil de développement et  vecteur de la politique d’aménagement du territoire de la région.

 

Une précision aussi pour dire d’où je parle : – Je vais m’exprimer ici en tant que vice présidente de la région, mais aussi en tant que membre du bureau de Langres,  ce qui peut aussi expliquer mon implication attentive sur le sujet ;

 

Avant de reprendre quelques uns des propos tenus ce soir, qui me semblent éclairant des débats en cours, je voudrais d’abord prendre un peu de recul pour éclairer un peu mon  prisme de lecture des débats de ce soir et de la problématique pays. Nous sommes en période d’incertitudes, n on seulement  du fait de des derniers évènements sur la loi de décentralisation – c’est presque anectodique remis sur un pas de temps plus long, mais incertitude surtout parce que nous sommes en crise économique et démocratique, pour ne citer que celles-ci et que c’est un changement de modèle et de repères que nous devons penser.

Dans ce contexte de quoi avons nous besoin ?

–       de savoir mobiliser toutes les énergies où qu’elles soient

–       d’imagination et de l’expéirmentation

–       de concertation et de combler les vides

Or visiblement, nous manquons singulièrement d’imagination pour remettre en route ce savoir faire ensemble et cette capacité à créer des synergies pour générer de la création de richesses matérielles ou non ;

 

Dans ce contexte interrogatif, que vient faire le pays ? le pays sert-il encore à quelque chose ?

 

Pour répondre à cela, 3 points de consensus qui me semblent se dégager de la soirée :

–       le besoin d’évolution : tout le monde est d’accord pour dire que nos structures locales et le pays doit évoluer

–       le pays a de beaux jours devant lui pour reprendre la conclusion de Ch Guené : et je n’ai entendu personne d’autre dire le contraire , je n’ai entendu ce soir aucune voie s’élever pour dire l’inefficacité du pays et son inutilité à l’avenir ;

–       enfin, j’ai entendu Mme Sadon nous expliquer  que le pays ce n’est pas une couche en plus du mille feuille, mais c’est un processus, une méthode ;

Par contre, si les débats de ce soir – introductions et discussions en ateliers valident nettement la pertinence d’un pays,  on entend aussi les enjeux attendus de celui-ci et les conditions de leur atteinte ;

 

Les enjeux : de quoi à t’on besoin ?

Ce qui a surtout été évoqué tout au long de la restitution des ateliers, c’est le besoin d’ingenierie d’appui, de mutualisation, de combler des vides …. Bref d’animation

 

–       besoin de proximité :  des discussions en ateliers, nombreuses sujets illustrent ce besoin du travail en proximité, du cousu main, là ou des dispositifs institutionnels peinent à démontrer leur efficacité : formation, santé, emploi…. On peut multiplier les exemples évoqués ; la gestion territoriale répond exactement à cet enjeu et c’est parce qu’on voit que les dispositifs nationaux, régionaux , départements ont besoin d’un diagnostic et d’une adaptation très localisée, qu’on réunit les acteurs concernés au niveau du territoire pour proposer les connections qui vont bien.

–       besoin d’anticipation , de prospective, de penser l’avenir : le meilleur exemple pour illustrer cela est sans doute le synthèse très claire de Mme Guillemy autour des questions de mobilité : enjeu social, environnemental, économique, nous ne pouvons plus penser la mobilité de demain comme hier : mobilité douce, mobilité de proximité pour répondre à un service presque individualisé, prise en compte de l’impact carbone sont des questions qui nous obligent à changer notre paradigme de réflexion : nous devons maintenant nous habitués à penser dans un contexte de ressources énergétiques contraintes

–       besoin de dialogue : implication de tout à chacun, rupture entre le politique et le citoyen, décloisonnement entre secteurs, prise en considération du monde associatif trop souvent oublié, il faut se donner l’opportunité d’espaces de rencontres entre ces univers pour avancer

 

Pour répondre à ces enjeux, des conditions ont été énoncées dans la soirée :

–       la question de la bonne échelle, du territoire pertinent , de l’espace  qui permet de dépasser la concurrence directe entre CT

–       l’association de la société civile, indispensable

–       la combinaison des différents types d’ingénierie : technique, mais aussi juridique financière et prospective : il ne s’agit pas de faire des doublons ,mais de combler des vides, d’appliquer un principe de subsidiarité.

 

Or si on réfléchit à la combinaison des enjeux énoncés et des conditions de mise en œuvre, on décrit exactement la notion de territoire de projet : or,  ce qui permet  actuellement cela dans l’organisation française, : c’est bien le pays dans son esprit tel qu’il fonctionne, tel que décrit par Mme Sadon qui décrit la réalité de ce que sont les pays aujourd’hui , tel que décrit pour Chaumont par Mr Roy, mais aussi parce que je l’observe en tant que membre du bureau, tel que fonctionne aussi aujourd’hui le pays de Langres.

 

Le territoire de projet, pour penser développement et avenir,  c’est donc ce que proposent les pays en tant que méthode ;

Et cela appelle une dernière remarque, qui consiste « à ne pas mettre la charrue avant les bœufs » dirait- on dans un esprit paysan gestionnaire ;  le statut dans un premier temps, on s’en fiche ; travaillons d’abord au projet.

 

 

« Enfin, nous disons aussi qu’il y a dans cet acte une démarche de fraternité, parce qu’aucune différence ne peut servir de prétexte à des discriminations d’État »
prononcé par C Taubira , dans son dissours à l’Assemblée Nationale, sur le mariage pour tous


Bien cordialement

Patricia Andriot
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http://patricia-andriot.org/