Une vraie reconnaissance économique de l’ESS !

La région champagne ardenne, lauréate française du prix de la promotion de l’esprit entrepreneuriale de la Commission Européenne : une vraie reconnaissance économique de l’ESS !

Ces 15 et 16 novembre derniers, se tenaient à Nicosie (Chypre), la première assemblée des PME qui avait pour problématique : quelle part des PME dans la sortie de crise et le retour à une dynamique économique dans la zone européenne ? retour sur cet événement, qui complétait la remise des prix pour la promotion de l’esprit d’entreprise.

Cette assemblée a regroupé des PME, des organisations d’entreprises, des autorités européennes, nationales et régionales, des universitaires et des médias  pour témoigner de l’importance de l’engagement de l’Union européenne envers les PME notamment à travers  la mise en œuvre de la directive  sur les petites entreprises (Small Business Act), le cadre politique des PME à l’échelon des États membres.

Cet évènement a aussi été l’occasion de la remise des prix européen du Prix de la promotion de l’esprit d’entreprise, pour lequel la région Champagne-Ardenne a été lauréat national au titre de son dispositif PROGRESS.

Les débats et principaux constats issus de cette conférence tout comme la récompense que constitue le fait d’être le gagnant national pour la France sélectionné et retenu au titre des  14 nominés parmi plus de 400 dossiers des différents pays de l’UE valorisent bien toute la pertinence de l’action du Conseil Régional tout en mettant en évidence une sorte de paradoxe ou d’ambivalence bien classique au sein de la commission. Si ce prix confirme confirme  toute la contribution de l’ESS à la stratégie économique régionale, si les débats mettent en avant des questionnements identifiques entre soutien aux PME et soutien à l’ESS , l’absence quasi totale de toute référence aux structures de l’économie sociale comme vecteur d’emploi et de créations de valeur ajoutée interroge sur la prise de la conscience de son intérêt convergent avec les enjeux du développement des PME. Pourtant, Les unes comme les autres (structures de l’ESS et PME) sont les leviers essentiels de sortie de crise,  tant comme vecteur de la revitalisation d’économie territorialisée que  comme moteur d’un redressement productif qui reposera sur l’innovation technologique et sociale et par la valorisation et l’accompagnement des savoirs faire. Cet événement est aussi l’occasion de prendre conscience de la dimension européenne et de percevoir à quel point les problématiques sont communes mais aussi de prendre conscience de la tonalité profondément libérale des mesures préconisées au niveau de la commission : moins de pesanteur administrative, plus de lexibilité, innovation technologique en oubliant trop le poids de l’innovation sociale, etc.. qui tranchent avec des objectifs politiques de régulation évidents homogénéisation des niveaux de développement, le poids de l’éducation…

Un constat d’abord : Les PME composent plus de 99 % des sociétés de l’UE et 85 % des emplois créés au cours des dernières années l’ont été dans des PME.  Compte tenu de leur importance, il est crucial qu’elles puissent faire entendre leur voix lors de la définition des politiques nationales et européennes modelant l’environnement des entreprises dans lequel les PME et artisans  doivent évoluer au quotidien. Contribuant pour  plus 10 % de l’emploi et des structures, la question de la légitimité de l’ESS pour avoir voie au chapitre se pose dans des termes comparables.

Les principaux points abordés au cours des deux journées de débat  ont mis en évidence les constats suivants :

Les freins importants et qu’on retrouve dans  tous les pays de l’UE portent

–  la prise en compte insuffisante de la notion de prise de risque

–  sur l’accès au financement tant pour l’investissement et son adaptation à l’innovation de long terme notamment pour l’économie verte, que pour pallier des difficultés de trésorerie,

– l’importance des règlementations et l’inadaptation de celle-ci aux  contraintes spécifiques des structures de petites tailles,

– la difficulté d’accès au bénéfice de la recherche et à la mise en œuvre d’innovation, notamment fortement technologique,

-la difficulté d’essaimer et de créer des liens interactifs avec les grandes entreprises

– l’accès à l’export

 

Face à ces questionnements récurrents , les enjeux relevés sont les suivants

–        développer l’esprit entrepreuneurial , promotion de l’entrepreuneuriat, notamment chez les jeunes, l’aide à l’émergence

–        internationnalisation des entreprises au sein de l’UE et à l’exterieur

–        la simplification administrative

–        – tutorat ou essaimage des grandes entreprises sur les petites

 

Tout le débat et toute la problématique, ou toute la complexité qui a fait office de dialectique au cours des deux jours est la question des curseurs entre moins de rigidité administrative notamment mais plus de soutien ; toutes les questions ont donc porté sur les modalités possibles d’un soutien qui soit effet levier, tout en n’étant pas source de complexité ,

–         C’est pour se faire que les notions suivantes ont été particulièrement appuyées

–        le percolement du financement  et la notion d’effet levier des financements publics

–        l’accompagnement

– importance de la logique réseau et échange de pratiques

– enjeu d’un vrai réseau des thématiques et des politiques en faveur des PME au niveau européen


Ces quelques pistes tant dans les constats que dans les perspectives frappent par leur banalité, ou leur proximité avec nos débats champardennais en matière de stratégie économie ; mais cela frappe aussi par la proximité des questionnements avec l’ESS ;  De ce point de vue, le choix de miser sur la confortation des modèles économiques avec un soutien dégressif, sur l’accompagnement des acteurs par un suivi et par la professionalisation, sur une gouvernance qui favorise la mise en réseau explique sans doute la sélection de PROGRESS comme seul nominé français  à ce prix de la promotion de l’esprit d’entreprise ; nous en sommes particulièrement honorés car cela récompense une stratégie mise en place depuis 2005 et nous invite à poursuivre dans la même voie en amplifiant notre rapprochement avec le monde des PME pour conforter la reconnaissance de l’ESS comme voie économique d’avenir.

 

Patricia Andriot
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http://patricia-andriot.org/